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Dédiabolisation

Dédiabolisation - Des Maux en images | Olivier Ploux - Graphisme & lllustration - Annecy
Dédiabolisation

Dédiabolisation – Des mots en images

Dédiabolisation – Des mots en images

La dédiabolisation du Front national est une expression de rhétorique politique formée à la fin des années 1980 par les responsables du parti politique français Front national en réponse aux critiques disqualifiantes et « diabolisantes » dont le parti a fait l’objet. Bien que considérablement médiatisée et renforcée par Marine Le Pen depuis son élection à la tête du parti en 2011, la stratégie de dédiabolisation n’est pas une nouveauté, elle s’inscrit dans la continuité d’actions passées et de discours modérés visant à afficher une façade de respectabilité. Afin de donner aux membres du parti et à son programme une image s’éloignant ou prétendant s’éloigner de l’extrême droite, et d’être plus acceptable aux yeux des électeurs, Marine Le Pen s’inscrit contre les propos polémiques antisémites, racistes et négationnistes de son père Jean-Marie Le Pen, fondateur du mouvement.

En 2011, Gaël Sliman, directeur général adjoint de BVA affirme que « l’opération de dédiabolisation et même de normalisation du FN entreprise depuis deux ans fonctionne ».

Après une période d’infiltration de plusieurs mois en 2011 au sein du parti, la journaliste Claire Checcaglini publie en 2012 un ouvrage dans lequel elle expose une dichotomie entre la dédiabolisation annoncée et les discours extrémistes tenus par les membres du parti.

SOS racisme déclarait en février 2012 que « la dédiabolisation du FN n’est qu’une farce à visée médiatique ».

En mars 2013, après vingt-cinq ans au Front national, le conseiller régional d’origine antillaise Stéphane Durbec a quitté le parti en déclarant que la stratégie de dédiabolisation du FN n’était qu’une façade.

Dans un numéro paru le 4 mars 2015, Charlie Hebdo ironise sur sa une à propos de la dédiabolisation du FN.

Marine Turchi, journaliste à Mediapart, met en doute « la réalité de la « dédiabolisation » de Marine Le Pen » en soulignant sa collaboration avec Frédéric Chatillon et Axel Loustau, anciens responsables du Groupe union défense (GUD) qui « en ont gardé les traditions et le folklore ». Si elle « s’est bien gardée de s’afficher publiquement avec eux », la présidente du FN leur a notamment confié « les manettes des finances de son micro-parti, Jeanne ».

La politologue Nonna Mayer observe que les sondages annuels réalisés par la Commission nationale consultative des droits de l’homme « montrent un décalage certain entre le discours de la présidente du Front national et celui de ses soutiens. Les sympathisants déclarés de son parti se distinguent par un niveau record de rejet de l’Autre, rejet assumé puisque quatre sur cinq se définit comme « raciste ». Alors que Marine Le Pen a fait de l’antisémitisme un tabou, plus d’un sympathisant sur deux a des notes élevées sur une échelle de préjugés anti-juifs. Alors qu’elle prend soin de cibler le « fondamentalisme islamique » et non l’Islam, ses partisans ne font pas la différence. Ils se distinguent des proches de tous les autres partis par leur niveau exceptionnellement élevé d’« islamophobie », au sens de rejet de l’Islam, de ses pratiques, et de ses fidèles. La « dédiabolisation » entreprise par Marine Le Pen n’est pas en phase avec la vision du monde de ses sympathisants. Le « nouveau FN », à cet égard, ressemble encore beaucoup à l’ancien ».

L’universitaire Julien Boyadjian déclarait en décembre 2015 : « Sur Internet, le FN joue double jeu : dédiabolisation et radicalisation ».

Source : Wikipédia

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Posté le

23 novembre 2016