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Guerre civile syrienne

Guerre civile syrienne
Guerre civile syrienne

Guerre civile syrienne – Des mots en images

La guerre civile syrienne est un conflit armé issu d’un mouvement de contestation du gouvernement syrien qui débute par des manifestations anti-régime et pro-régime le 15 mars 2011. Le caractère pacifique des manifestations suscite le débat, certaines sources signalent la présence de francs-tireurs visant les forces de police dès les premiers jours de l’insurrection. Le mouvement se transforme rapidement en conflit opposant deux camps armés au milieu des populations civiles à la suite des répressions sanglantes des services de sécurités syriens.

Face à l’armée régulière et à ses supplétifs (moukhabarat et miliciens du Hezbollah notamment), se constitue et structure progressivement en 2011 une « armée syrienne libre » (ASL), sur la base d’un noyau de déserteurs et de citoyens en majorité issus de la communauté sunnite et, en partie, de combattants étrangers islamistes financés par l’Arabie saoudite et le Qatar. Tandis que le gouvernement syrien est soutenu par l’Iran, le Venezuela, l’Algérie, la Chine et la Russie, la rébellion est soutenue par la Ligue arabe et certains pays occidentaux, et l’ASL peu à peu soutenue et armée par la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar, et dispose de l’aide d’agents de la CIA opérant à partir de la Turquie.

Le soutien populaire à la rébellion, surtout issu de la communauté sunnite (70 à 75 % de la population) oblige le régime à recourir au Hezbollah et à des milices irakiennes chiites pour compenser la mise à l’écart des dernières divisions de l’armée régulière composée de sunnites dont la loyauté est estimée fragile.

Au départ principale force de l’opposition, l’ASL, démocratique, est progressivement supplantée par des combattants islamistes. Début 2014 la principale force rebelle en termes d’effectif est le Front Islamique regroupant des brigades de combattants syriens se réclamant du salafisme ou des Frères musulmans. Les djihadistes salafistes sont principalement regroupés au sein du Front al-Nosra, branche officielle Al Qaïda en Syrie et de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), issus d’anciens combattants d’Al Qaïda en Irak mais en rupture avec l’actuel émir d’Al Qaïda Ayman al-Zawahiri. L’EIIL est en guerre plus ou moins ouverte avec toutes les autres factions rebelles depuis novembre 2013. Cependant les frontières entre ces groupes sont poreuses et de nombreux combattants ont changé d’allégeance.

Les combattants et combattantes kurdes du Parti de l’union démocratique du Kurdistan (PYD) ont profité de la confusion et du retrait de l’armée syrienne des régions kurdes pour prendre le contrôle de vastes territoires au nord de la Syrie, se déclarant autonomes fin 2013. Les relations des kurdes avec l’ASL, les combattants islamistes étrangers et le régime sont fluctuantes : d’abord plutôt proches de l’ASL, le PYD et sa branche armée, les YPG, entrent en conflit contre les brigades djihadistes en juillet 2013. Les rebelles kurdes concluent des alliances ponctuelles et opportunistes, tantôt avec les forces loyalistes, tantôt avec les rebelles.

Devant cette opposition hétéroclite, sans leader et surtout de plus en plus dominée par des combattants islamistes locaux et étrangers avant tout motivés par la volonté d’imposer un régime totalitaire takfiri, détruisant au passage les vestiges archéologiques et les lieux saints religieux, les pays occidentaux réduisent progressivement leur soutien. Le régime syrien déclare via son ministre des affaires étrangères que « la Syrie est confrontée à une guerre barbare contre les groupes terroristes Takfiri ». D’autres observateurs accusent le régime d’avoir délibérément favorisé l’émergence de ces groupes, notamment en libérant, au début de la révolte, des djihadistes qui avaient combattu en Irak (et qui deviendront les fondateurs de l’EIIL) et en s’abstenant de bombarder les zones sous leur contrôle, dans le but de conforter l’image de la lutte contre l’islamisme utilisé par le régime et de provoquer un conflit avec les autres rebelles plus modérés. Les exactions des terroristes takfiris vont provoquer dans un second temps l’afflux de combattants étrangers pro-régime, avec des motivations ethniques ou religieuses : pershmerga, djihadistes chiites irakiens, iraniens.

En se prolongeant dans le temps, le conflit syrien est devenu à la fois guerre civile, guerre énergétique, guerre par procuration et aussi guerre sainte. Au 14 mai 2015, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme(OSDH), entre 222 271 et 310 000 personnes avaient été tuées depuis le début du conflit (dont plus de 67 293 civils, parmi lesquels 11 021 enfants). 81 715 membres des forces du régime et 68 101 combattants rebelles ont également perdu la vie. À la même date, l’ONU estime à plus de 2,8 millions le nombre de réfugiés, et 6,5 millions de personnes auraient été déplacées à l’intérieur du pays.

Source : Wikipédia

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Posté le

22 mai 2015