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Pétrole - Des Maux en images | Olivier Ploux - Graphisme & lllustration - Annecy
Pétrole

Pétrole – Des mots en images

Pétrole – Des mots en images

L’EI contrôle des puits de pétrole en Syrie et organise des trafics d’armes et de carburant. Ses combattants lèvent des impôts dans les zones placées sous leur contrôle et pratiquent occasionnellement vols, kidnappings et extorsions de fonds.

Selon le Council on Foreign Relations et le Washington Post, l’EIIL récoltait en un mois 8 millions de dollars, soit près de 100 millions de dollars par an.

Selon une étude de Iraqoilreport publiée le 9 juillet 2014, l’État islamique gagnerait 1 à 3 million de dollars par jour rien qu’avec la contrebande de pétrole.

Le cabinet américain IHS estime quant à lui que la production de pétrole rapporte à l’EI 800 millions de dollars par an, soit l’équivalent de 2 millions de dollars par jour. Alors que toutes les autres activités de l’EI sont largement déconcentrées, la production, les livraisons, les ventes sont étroitement contrôlées par l’EI selon plusieurs études.

D’après les estimations des experts de l’ONU, l’EI conserve environ la moitié environ de sa production pétrolière pour ses besoins propres (équipements militaires, approvisionnement de la population, fonctionnement des centrales électriques et des groupes électrogènes sur les territoires placés sous son contrôle).

L’autre partie, vendue bon marché, est rachetée principalement par la Turquie, mais aussi parfois par la Syrie ou par les Kurdes. Début  l’ambassadrice de l’Union européenne en Irak, Jana Hybaskova, a affirmé devant des députés de la commission des affaires étrangères duParlement européen, que « malheureusement, des États membres de l’UE achètent ce pétrole ».

Cette affirmation est contestée bien que le fait que du pétrole de l’EI se retrouve en Europe via des réseaux parallèles turcs ne soit pas impossible. D’après Martine Orange, « les experts du monde pétrolier ne croient guère à ces accusations. Car le marché pétrolier, contrairement aux apparences, est contrôlé.

Chaque pétrole a sa carte d’identité, son ADN. En fonction de sa qualité, de sa teneur en soufre ou autre, il est possible, à partir d’une simple analyse, d’en déterminer l’origine, d’établir le gisement dont il provient.

Des sociétés de certification contrôlent toutes les cargaisons. Les grands groupes pétroliers risquent des sanctions graves en cas de violation. […] Les enquêtes et les études publiées sur le trafic du pétrole de Daech mettent plutôt en lumière une contrebande locale et régionale ».

Cependant pour Aymenn Jawad al-Tamimi, chercheur au Centre pluridisciplinaire d’Herzliya et au Forum américain du Moyen-Orient, les revenus pétroliers de l’EI seraient surestimés.

Il se serait procuré un rapport budgétaire mensuel de la province de Deir ez-Zor d’après lequel la contrebande de pétrole n’aurait rapporté que 2 millions de dollars en un mois, soit très loin de certaines estimations qui donnaient jusqu’à 3 millions de dollars par jour. Selon al-Tamimi ce seraient les taxes imposées à la population qui constituerait la principale ressource de l’EI soit 70 % de l’argent collecté.

Le géopolitologue Frédéric Encel souligne que « les raffineries situées en territoire conquis par l’EI ayant été bombardées, il ne peut vendre de l’essence et doit se contenter d’exporter des huiles non traitées. Cela rapporte forcément moins ».

Sur les 11 000 attaques répertoriées depuis l’engagement de la coalition arabo-occidentale en Irak et en Syrie, en juin 2014, jusqu’à septembre 2015, 196 seulement ont visé des infrastructures pétrolières, selon les chiffres publiés par le Financial Times.

Celles-ci sont ensuite davantage prises pour cible, en particulier après les attentats du 13 novembre 2015 en France et le rapprochement de la coalition avec la Russie.

Le 16 novembre 2015, la coalition bombarde pour la première fois des camions-citernes qui acheminent le pétrole issu des champs pétroliers contrôlés par l’EI.

Les bombardements des infrastructures pétrolières sous contrôle de l’EI par la coalition affaiblissent peu à peu les revenus que l’EI en tire.

Alain Rodier, directeur de recherche chargé du terrorisme au Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), indique en novembre 2015 indique que « Daech a désormais du mal à faire vivre son “État” avec cette manne financière, il a même des difficultés à se fournir lui-même en pétrole ».

Le Financial Times révèle en octobre 2015 des accords secrets entre Daech et le régime syrien, en particulier dans le gaz, qui génère environ 90 % de l’électricité des deux entités. Ainsi, la centrale à gaz de Tuweinan, au nord de Palmyre, est opérée en co-entreprise par le gouvernement d’Assad et les hommes de Daech.

Source : Wikipédia

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Posté le

26 novembre 2015