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Vincent Lambert

Vincent Lambert - Des Maux en images | Olivier Ploux - Graphisme & lllustration - Annecy
Vincent Lambert

Vincent Lambert – Des mots en images

L’affaire Vincent Lambert est une affaire judiciaire liée au débat sur l’euthanasie en France dans les années 2010. À la suite d’un accident de la route survenu en 2008, Vincent Lambert plonge dans un état de conscience minimal, dit « pauci-relationnel », ou plus encore de « conscience minimale plus ». Selon le rapport établi en 2011 par le centre hospitalier universitaire de Liège, « Vincent Lambert est dans un état pauci-relationnel impliquant la persistance d’une perception émotionnelle et l’existence de possibles réactions à son environnement et que, dès lors, l’alimentation et l’hydratation artificielles n’avaient pas pour objet de le maintenir artificiellement en vie ».

Après plusieurs années passées à essayer sans succès d’améliorer cet état, l’équipe médicale en charge de Vincent Lambert, après avoir consulté sa femme mais sans avis de ses parents et frères et sœurs, décide le10 avril 2013 de cesser de l’alimenter et de l’hydrater.

L’absence de consultation du reste de la famille aboutira à une annulation sur la forme de la décision du CHU de Reims par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. En septembre 2013, le CHU entame une nouvelle procédure sur la fin de vie de Vincent Lambert, en convoquant cette fois l’ensemble de la famille par lettre recommandée. Cette nouvelle procédure aboutit également à une décision d’arrêt de le nourrir et de l’hydrater, le 11 janvier 2014. Une bataille judiciaire s’engage alors entre deux parties respectivement favorable et opposée à l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert : l’équipe médicale, la femme de Vincent Lambert, et six de ses huit frères et sœurs d’une part ; ses parents et deux de ses frères et sœurs d’autre part.

Celle ci se termine le 5 juin 2015, par un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme. Cet arrêt, le premier à être pris en « grande chambre », prend de ce fait une importance exceptionnelle.

Dans son arrêt, la cour déclare se limiter à constater que la procédure retenue par la France pour cesser de maintenir Vincent Lambert en vie est bien conforme à l’article 2 de la convention européenne des droits de l’homme. Cet avis de la cour est important, en ce qu’il valide (et montre potentiellement en exemple) le cadre réglementaire français sur la manière d’aborder les malades en fin de vie.

Une partie de la cour, dans son opinion dissidente, souligne cependant que l’examen de l’article 3 de cette même convention, interdisant les traitements inhumains, a été rejeté par la cour pour des raisons de procédure, et demande « qu’est-ce qui peut justifier qu’un État autorise un médecin à cesser de le nourrir et de l’hydrater, de manière à, en fait, l’affamer jusqu’à la mort ? » Par elle-même, cette opinion dissidente ne modifie en rien la portée de l’arrêt de la cour. Elle ouvre cependant des questions sur ce que peut être une mort conforme à la dignité humaine et éthiquement acceptable.

Source : Wikipédia

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Posté le

10 juin 2015